Es-tu un traître ou une personne digne de confiance?

Jan 17, 2025 5:08 pm

Salam 3aleikoum, mes frères et soeurs fillah,

Avec un peu de retard, vous recevez cette newsletter, certes, mais mieux vaut tard que jamais comme on dit, et puis l'objectif, de toute façon, c'est d’honorer ses engagements, et ce, tant que faire se peut, car à force de ne pas être à la hauteur de ses propres engagements, on perds en crédibilité à l'endroit de son propre regard : nourrissant, de surcroît, le manque de confiance en soi, à l'origine de tous les échecs !

Ainsi, dans le prolongement, je vais essayé de résumer le cours d'hier qui portait sur le sens de la « Amana » qui, rappelons-le, est le contraire de la trahison.

La « amana » est une notion qui renvoie à celle du « dépôt » et donc du devoir d’honorer une certaine « responsabilité » confiée par une personne qui accorde, avec ce prêt, une indissociable « confiance ». J'ai pris le soin de mettre entre guillemet les termes importants.

A partir de là, nous pouvons dire qu'il existe différents types de « amana », vis-à-vis :

de soi
des autres
des groupes

Et, plus la « amana » est importante, plus la responsabilité est lourde et donc les conséquences, à savoir la trahison : grave ! Donc, il existe une « amana », par l'objet, par le droit, par le savoir, par la fonction ! Celui qui trahit une « amana » à l'endroit d'un bien à l'exemple d'une voiture, n'est pas comme celui trahit à l'endroit d'un droit à l'exemple de la fidélité, ni comme celui qui trahit à l'endroit d'un savoir à l'exemple de celui qui n'agit selon ce qu'il sait, ni comme celui qui trahit à l'endroit d'une fonction, que cette dernière relève du spirituel ou du temporel, à l'exemple de la corruption dont les conséquences néfastes, soulignons-le, peuvent toucher toute une groupe, voire toute une société, même plus à l'exemple des crises financières dont les effets désastreux n'ont plus de frontières...

Si j'aborde ce sujet, c'est pour mettre en relief une certaine faille qui explique pourquoi tant nos invocations ne sont pas exaucées ! En effet, de la même manière qu'un parent qui continue à gâter son enfant malgré ses bêtises continuelles est irresponsable, Allah ne peut pas nous exaucer, si nous ne revenons pas à lui avec une prise de conscience vis-à-vis de la gravité de nos péchés, et ce, particulièrement les péchés qui relèvent de la trahison du dépôt car ce type de péchés peuvent être, en effet, arrêtés en acte, mais pas en conscience, ce qui rend la repentance absente vis-à-vis d'un acte qui peut susciter potentiellement le courroux d'Allah !

Ainsi, l'une des épreuves qui risque de frapper ceux qui ne respectent pas la « amana », c'est une trahison humiliante à même de leur faire perdre en bien, et surtout en relation au sein de leur propre famille comme le souligne le Cheikh al Islam dans son « aSiyasat achar3iya. »

Allah possède des traditions, et ces traditions à l'endroit de l'épreuve peuvent nous aider à comprendre nos failles. Or, la plupart ne parviennent pas à lire les messages divins qui se trouvent derrière le savoir qu'ils peuvent acquérir, les rencontres qu'ils peuvent réaliser, les voyages qu'ils peuvent effectuer, ou les souffrances qu'ils peuvent ressentir...

Rien n'arrive pour rien : tout a du sens ! Mais pour déchiffrer le langage divin derrière les épreuves, il faut de la crainte scrupuleuse (al wara3) car il existe un rapport de proportion entre la crainte scrupuleuse et cette capacité à lire les signes divins avec précision !

Il va de soi que celui qui fait des péchés dans l’accoutumance sera dépourvu de crainte, et donc il sera incapable de lire les signes divins, ou d'agir relativement à ces derniers car ils sont nombreux ceux qui parviennent à les lire sans avoir la capacité de les mettre en pratique tellement leurs intérêts nafsiques passent avant l'agréement divin, et au fond, sans se mentir : c'est quoi cela ? Si ce n'est vendre son âme au diable...

Qu'Allah me préserve moi et toi de vendre l'âme au diable pour un intérêt pitoyable de ce bas monde : et c'est souvent la même chose qui revient : le sexe et l'argent !

Je m'arrête là même si ce cours est centrale pour la réforme car il n'y a pas plus laid qu'un traître, en réalité, et plus l'objet de la trahison est important, plus l'épreuve qui va avec sera lourde! Celui qui ne sait pas d'où vient son épreuve risque d'arrêter d'invoquer à force de ne pas être exaucé et de répéter : "Qu'ai-je fais pour mériter cela?"

Ô toi qui retourne les cœurs, fixe-les dans ta religion!

Wa bilahi ta3ala taoufiq

Mahdy Ibn Salah